L'impérialisme

Le seul anti-impérialisme conséquent consiste à lutter pour le renversement du capitalisme, dont l’impérialisme est le « stade suprême », selon les termes de Lénine.

Dès la fin du dix-neuvième siècle, la concurrence a entraîné une concentration des entreprises industrielles et bancaires. De par leur taille, ces entreprises ont acquis une position de monopole, un pouvoir sur l’économie leur permettant de peser sur les prix, de contrôler le développement des techniques, d’empêcher le développement de la concurrence. Ces puissances financières ont été très rapidement à l’étroit dans les frontières de leurs États respectifs. Les États des premiers pays industrialisés, la Grande-Bretagne et la France ont répondu à la soif d’expansion de leur bourgeoisie par une politique de conquête et d’accaparement des territoires, avant de se voir disputer leur suprématie par l’Allemagne, le Japon et les États-Unis au travers de multiples conflits et deux guerres mondiales. La colonisation a mis à disposition de la grande bourgeoisie des sources de matières premières, une main-d’œuvre corvéable à merci et des territoires où investir leurs capitaux. Le pillage, la mainmise par les puissances impérialistes sur l’ensemble de la planète, ont laissé des marques indélébiles.

De 1945 à la fin des années 1960, la majorité des pays colonisés ont réussi à accéder à l’indépendance politique, le plus souvent à la suite d’une lutte contre le colonisateur. Mais leurs économies restent dominées par celles des pays riches, perpétuant la misère et le sous-développement, alors qu’au niveau politique les gouvernements de bien des pays pauvres restent sous le contrôle des pays impérialistes. La France et ses services secrets, les États-Unis, la CIA et leurs gigantesques forces militaires, ont bien des fois été impliqués dans la mise en place de dictatures ou de dirigeants à leur solde. Les rares pays qui, comme Cuba, ont résisté, payent cher leur relative indépendance.

L’évolution du capitalisme a conduit à l’écrasement de la majorité des peuples de la planète par les bourgeoisies d’une poignée de pays riches. Nous sommes solidaires des combats menés par ces peuples contre cette oppression. Mais pour nous, ce combat ne trouvera son issue que par le renversement du capitalisme à l’échelle du monde et l’avènement d’une société communiste.

Dans de nombreuses régions du globe, en particulier au Moyen-Orient et en Afrique, l’impérialisme n’exerce même plus sa domination par l’intermédiaire d’un dictateur dévoué. Les régimes dictatoriaux, plus ou moins pro-occidentaux mais toujours défenseurs de l’ordre social, ont cédé la place à des multiples seigneurs de guerres. Ces milices, islamistes ou autres, sont un produit direct de la domination impérialiste et de ses multiples interventions.

Pour que les peuples des pays pauvres se libèrent, pour qu’ils échappent au chaos et à la barbarie qui s’étend, il faudra briser la source de cette domination c’est-à-dire la propriété privée des moyens de production qui a conduit à la formation des grandes multinationales, et mettre ainsi fin à la mainmise de quelques États impérialistes sur la planète.