La Voix du Nord :  Nathalie Arthaud passe par le Nord pour reprendre la lutte

Article de presse
27/07/2022

Nathalie Arthaud (assise au centre) et les militants villeneuvois ont discuté près de deux heures des futurs enjeux électoraux.

La porte-parole du mouvement Lutte ouvrière, Nathalie Arthaud, a rencontré ses soutiens villeneuvois jeudi. Une façon d’entretenir la flamme militante en préparant la campagne présidentielle.

Antoine Corlay 

Dans les locaux du centre social de la rue du Colibri, Nathalie Arthaud a entonné des refrains connus aux quelques sympathisants venus l’écouter pendant près de deux heures. Autour de la table, la porte-parole de Lutte ouvrière a discuté de sujets chers à son mouvement : « L’impérialisme français », « le système capitaliste » ou « la duperie électorale annoncée », pour l’élection présidentielle de 2017.

On a toujours le même discours car la situation n’a pas changé. Nathalie Arthaud, candidate à l’élection présidentielle de 2017

Pour cette professeure d’économie, toujours en activité, ces critiques se rejoignent toutes autour d’un combat de toujours : faire entendre le camp des travailleurs. « On a toujours le même discours car la situation n’a pas changé. On subit encore le chômage, les baisses de salaire et maintenant la démagogie sécuritaire. Tout ça, on le doit à l’offensive patronale et la politique du gouvernement », s’écrie-t-elle devant la petite assemblée.

L’attentat de Nice l’a confortée dans son rejet de l’exécutif. « Il n’y a pas d’union nationale à faire derrière cette politique alors qu’on s’enfonce dans un engrenage mortel. Pas une solution proposée aujourd’hui n’empêcherait un autre attentat de se produire », s’exclame-t-elle. « Qu’est-ce qu’il faut faire alors ? », demande une participante. « Il faut contester ces gens-là et rassembler autour de notre cause tous les écœurés de cette politique ! », rétorque Nathalie Arthaud.

La candidate d’extrême gauche, qui a obtenu 0,56 % lors de la dernière présidentielle, tient aussi à rappeler aux militants présents l’importance de leur mobilisation à venir : « Cette campagne doit être la vôtre. Je serai en première ligne, notamment dans les médias, mais ce sera très limité par rapport à votre action sur le terrain. »

Malgré une détermination apparente, certains s’attendent à des réactions violentes. Pascale Rougée, tête de liste LO aux municipales de Villeneuve-d’Ascq en 2014, y pense de plus en plus. « Ça risque d’être une campagne très dure. Je crains des propos terribles, sur les migrants ou les musulmans, même venant de la gauche ».

Après Douai, samedi, Nathalie Arthaud gagnera la Bretagne, en août. Elle aura, au total, visité une vingtaine de villes pendant l’été. Un tour de chauffe avant de lancer définitivement sa campagne à la rentrée pour, dit-elle, « prolonger ce qui s’est créé après quatre mois de contestation contre la loi Travail ».