La Voix du Nord :  Fête Lille - Villeneuve-d'Ascq

Article de presse
09/10/2022

La Voix du Nord 9/10/2022

Lutte ouvrière, en déclin électoral, veut capitaliser sur la colère sociale 

Nathalie Arthaud se présente pour la deuxième fois à la présidentielle. Pas pour prendre le pouvoir. Mais pour faire entendre « les intérêts des travailleurs ».  PHOTO Patrick JAMES

Lutte ouvrière attendait hier 600 à 700 sympathisants pour sa traditionnelle fête à Villeneuve-d’Ascq, marquée par la présence de sa candidate à la présidentielle, Nathalie Arthaud. Au programme : moules-frites et lutte des classes. Sébastien Leroy

Une conférence sur la question de la violence dans la Préhistoire. Un chercheur explique comment l’on traque les rayons cosmiques. À des tables, des joueurs d’échecs. On se croirait presque à la fête de la Science. Mais non, on ne s’est pas trompé. Nous sommes bien à la traditionnelle fête annuelle de LO. « Nous sommes matérialistes. La science, c’est notre capital à l’heure où les idées obscurantistes reviennent », sourit derrière ses petites lunettes rondes Éric Pecqueur, représentant régional du parti, sur fond de chorale révolutionnaire et de théâtre de marionnettes pour les gamins.

Nous ne sommes pas dupes de cette mascarade électorale. Mais il est hors de question de rester spectateur.

Mais qu’on ne se méprenne pas, si fête il y a, la révolution n’est jamais loin. « Être trotskiste, c’est dire au monde que la société se divise en deux classes, les actionnaires, les patrons, les banquiers d’un côté et les travailleurs de l’autre. On veut faire croire que pour résoudre le problème du chômage, il faut travailler plus et licencier plus facilement. Ça ne tient pas. Certains crèvent de ne pas avoir de travail pendant que d’autres se tuent au boulot », argue Éric Pecqueur.

La lutte des classes, toujours. Et donc la participation aux élections, tout en assumant de ne pas vouloir les gagner. « Nous ne sommes pas dupes de cette mascarade électorale. Mais il est hors de question de rester spectateur. Tant qu’on a une bouche, on l’ouvre », affirme Nathalie Arthaud, la candidate à la présidentielle qui prône toujours l’interdiction des licenciements et de prendre sur les profits pour augmenter l’emploi et les salaires. « Nous voulons être le point de ralliement pour un vote de dignité ouvrière. » Compliqué à l’heure où le vote ouvrier se réfugie dans l’abstention, voire au FN ? « Il y a un recul de la confiance des travailleurs en leurs propres forces », admet Nathalie Arthaud. « Mais les manifestations du printemps montrent un réveil de la combativité. C’était l’échauffement, on l’espère. » Électoralement, ça pourra en tous cas difficilement être pire qu’en 2012 : celle qui a succédé à Arlette Laguiller avait obtenu 0,56 % des suffrages.