Bras-sur-Meuse

Les salariés demandent une enquête sur les raisons de la liquidation d'Altaplast

Brève
30/10/2022

L'entreprise Altaplast était en redressement judiciaire depuis un an et demi lorsque le 2 septembre les 14 travailleurs ont appris au téléphone en rentrant chez eux après le travail que la liquidation était prononcée et qu'ils ne devaient pas aller travailler le lendemain. Il a d'abord fallu qu'ils attendent le 22 septembre pour recevoir leur paye d'aout, mais ensuite aucune nouvelle ni de leur patron ni de l'administration quant aux indemnités de licenciement ou de chômage. Ils ont dû attendre ce vendredi pour recevoir l'assurance que leur dossier allait enfin être traité...

Rien n'est clair dans ce dossier. Les salariés avaient le sentiment que l'entreprise était saine et ils soupçonnent leur patron de l'avoir laissée péricliter, d'autant qu'il avait investi en 2003 dans une autre entreprise en Espagne. Ce patron, muet jusqu'ici, a daigné répondre enfin aux questions d'une journaliste. Il n'aurait pas annoncé lui-même la liquidation à ses salariés parce que, vu leur état d'esprit, "je craignais pour ma famille" ! Et "ils avaient tous mon numéro de téléphone" - curieux, personne n'avait réussi à la joindre. Il dit avoir mis 450 000 € dans l'entreprise et devoir les rembourser à la banque, mais ne dit pas ni combien il a gagné pendant les années de bénéfices, ni combien il aurait déjà remboursé.

En ce qui concerne la situation de la société, il incrimine les impayés et le fait que les salariés n'aient pas accepté de faire des heures supplémentaires : "s'ils s'étaient donnés un peu plus, on n'en serait pas là". Bref, c'est de la faute des salariés et il se défend en attaquant, dans le plus pur style du patronat, "en France il y a des lois, des règles". Mais comme on le voit encore ici, ces lois ne sont pas faites en priorité pour défendre les salariés !