Environ 150 travailleurs de Strotralentz, soutenus par des travailleurs d’autres entreprises de Strasbourg - 200 personnes en tout -, se sont rassemblés ce lundi à 12h30 place Kléber à Strasbourg. Ils entendaient affirmer que face à la procédure de redressement judiciaire qui a commencé fin septembre pour le groupe Sotralentz, les emplois doivent être maintenus. Plus de 700 emplois sont menacés, principalement à Drulingen (Bas-Rhin) et Sarralbe (Moselle).

Si le groupe est en redressement, c’est parce que la trésorerie est dans une situation catastrophique, mais ce sont les actionnaires et les dirigeants qui en sont responsables. Et certains éléments laissent à penser que les difficultés ont été organisées par la direction elle-même. Comme la logistique, qui auparavant était assurée en interne, et qui a été sous-traitée au Luxembourg à une entreprise liée aux actionnaires et qui surfacturait la prestation 14% au-dessus du marché. Ou bien la licence des moules utilisés en plasturgie et conçus dans la filiale Packaging de Sotralentz qui a été transféré à une filiale qui la facturait ensuite à Packaging. Les soi-disant difficultés affichées par Sotralentz posent d’autant plus question que les carnets de commande sont pleins.

Les travailleurs, avec leurs syndicats CGT, CFDT et CGC, réclament des comptes, et affirment que si repreneur il y a, cela doit se faire en garantissant les emplois. En effet ils ont eu récemment la mauvaise expérience de ce à quoi peut aboutir une « reprise » : le 6 octobre, la filiale SFAR de Sotralentz à Montchanin (Saône-et-Loire) a été reprise avec 78 licenciements pour 93 salariés.

Puisqu’une procédure judiciaire est enclenchée, la justice aura son mot à dire. Mais les travailleurs qui ont manifesté sont conscients que c’est essentiellement par leur mobilisation qu’ils pourront peser pour leur avenir.