Visite d’Éricka Bareigts : un air de déjà vu

Article du journal de La Réunion
02/11/2022

En visite à La Réunion du 27 au  31 octobre, Éricka Bareigts, la ministre de l’Outremer a été tout feu, toute flamme. Partout où elle est passée que ce soit dans une école primaire du Port, dans une start-up à Bras-Panon, dans une résidence à Saint-Denis ou encore à la Rivière Saint-Louis, la ministre a constaté très impressionnée  « la réussite ».

Bref, Bareigts a en tout lieu et en toute occasion caressé son public dans le sens du poil en tentant de le convaincre des bienfaits de la politique de Hollande.

Si les patrons du BTP ou les promoteurs immobiliers à qui elle promet encore des baisses d’impôts et des retours sur investissements auraient des raisons d’être satisfaits, tant le gouvernement a su être généreux à leur égard, les jeunes chômeurs à qui elle a tenté de faire croire que le chômage aurait baissé et ceux qui sont trop nombreux en échec scolaire n’en ont aucune.

Aux classes populaires la ministre n’a rien apporté ou si peu : la promesse de 2000 contrats aidés comme l’avait fait son mentor Hollande lors de sa visite dans l’île avec le peu d’enthousiasme que cette annonce avait suscité chez les dirigeants des collectivités locales. Les contrats promis par Bareigts iront cette fois-ci au secteur marchand. Quand bien même les patrons se jetteraient à bras raccourci sur ces contrats ils ne les transformeront pas en CDI comme semble l’espérer Bareigts.

Aux habitants de la Rivière Saint-Louis, la ministre a annoncé la création d’une 25ème commune sans en préciser l’échéance. À en juger par la centaine de personnes venues l’écouter sur les 23 000 que compte ce quartier de la ville de Saint-Louis, cette perspective ne semble pas être la grande préoccupation des habitants assaillis par le chômage et par les impôts locaux les plus élevés de l’île. La politique actuelle de ce gouvernement étant de continuer de diminuer les budgets des municipalités, l’avenir réservé à cette hypothétique 25ème commune ne sera pas bien différent de celui auquel s’attendent les autres communes.

Éricka Bareigts est venue à La Réunion tenter de redorer le blason de Hollande que les travailleurs rejettent massivement. Peine perdue.