Traité UE-Canada : l’ennemi, c’est le capitalisme

Article du journal de La Réunion
02/11/2022

Après plusieurs jours d’intenses pressions et de déclarations plus dramatiques les unes que les autres, le gouvernement de la Wallonie, en Belgique, a cédé. Il fera comme tous les autres gouvernements, il donnera son aval ce qui permettra la signature du Ceta, l’accord économique et commercial global entre l’Europe et le Canada.

Le Ceta répond évidemment d’abord aux problèmes des groupes capitalistes. Pour eux, les frontières européennes et a fortiori nationales sont devenues bien trop étroites depuis longtemps, que ce soit pour placer leurs capitaux et leurs marchandises ou pour s’approvisionner en matières premières.

Dans cette période de crise, de tels traités suscitent la méfiance d’une partie de la population européenne et, dans ce cas, aussi au Canada. Ouvriers, agriculteurs, éleveurs craignent d’autant plus la concurrence venue d’autres pays que les gouvernants ne cessent de leur dire que c’est à eux de s’adapter, quitte à fermer boutique ou à se retrouver au chômage. Cette méfiance est donc plus que compréhensible.

Mais le vrai problème n’est pas le Ceta ni les accords de libre échange qui ne sont que le reflet des rapports de forces entre groupes capitalistes. Quand des organisations comme le PCF, le parti de Mélenchon ou ici le PCR, prennent comme cheval de bataille la lutte contre le Ceta ou le Tafta, ils laissent entendre que tout le problème vient d’ailleurs, des États-Unis ou du Canada et ils dédouanent du même coup les capitalistes d’ici. Cet encouragement du nationalisme est un piège pour les travailleurs qui doivent au contraire combattre le pouvoir des capitalistes sur l’économie, d’où qu’ils viennent.