17 octobre 1961 à Paris : le massacre des Algériens

Article du journal de La Réunion
02/11/2022

Le 17 octobre dernier, 400 personnes se sont regroupées au pont Saint-Michel à Paris pour commémorer le 55e anniversaire de la journée du 17 octobre 1961 où plusieurs centaines de manifestants algériens furent assassinés en plein Paris.

Ce jour-là, en pleine guerre d’Algérie, des milliers d’Algériens manifestaient pacifiquement pour protester contre le couvre-feu qui leur était imposé depuis octobre 1958 et contre l’interdiction faite aux Algériens de circuler en groupe. Maurice Papon, devenu préfet de la police de Paris malgré son rôle dans la déportation des juifs sous le régime de Vichy, était chargé d’appliquer ces mesures Pour le gouvernement, sous la présidence de De Gaulle, il n’était pas question de tolérer que des Algériens manifestent pour réclamer l’indépendance de leur pays. Papon, qui avait carte blanche, ordonna la répression violente de la manifestation. 12 000 Algériens furent arrêtés, emprisonnés, torturés ou expulsés vers l’Algérie. Des centaines furent matraqués à mort ou jetés dans la Seine.

Hollande en 2012 a bien rendu « hommage aux victimes ». Mais il n’a rien dit des responsabilités de l’État français. Les manifestants de ce 17 octobre, dont Lutte ouvrière en la personne d’Arlette Laguiller, ont demandé que ce crime d’État soit dénoncé comme tel, que les responsabilités de la police et du gouvernement soient clairement établies et que les historiens comme les citoyens aient accès à toutes les archives.