Au service des Urgences, depuis jeudi, une partie du personnel s'est déclaré en grève, car les conditions de travail ne cessent de s'aggraver. Le nombre des patients accueillis a augmenté de 6 500 depuis 2010, mais celui des effectifs n'a pas bougé. Non seulement le personnel manque, mais le matériel et les lits aussi. A cela s'ajoutent la chaleur, les odeurs, les bruits et la vétusté. Et le nouveau système informatique, qui devait simplifier les prises en charge, est défaillant, alourdissant la tâche.

C'est le stress permanent. Le personnel n'en peut plus de voir les patients s'entasser sur des brancards dans les couloirs, parfois jusqu'à 48 heures. L'état de santé de certains d'entre eux peut se dégrader sans que le personnel ne s'en aperçoive. Tout le monde est à cran : non seulement les soignants, mais aussi les patients et leurs familles qui parfois ont des accès de violence contre le personnel.

C'est une situation qui dure et que la direction de l'hôpital connaît parfaitement. Seulement, pas question pour elle de se presser pour recruter du personnel et acquérir le matériel nécessaire. Ce qu'elle lâche, ce n'est que sous la pression et au compte-goutte, dérisoire par rapport aux besoins. Son principal souci, c'est de faire des économies tous azimuts comme le lui demande le gouvernement. Sans état d'âme et au détriment de la santé de tous.