Depuis deux mois, des enseignants-stagiaires de l'Espé de Grenoble (école supérieure du professorat et de l’éducation) sont en grève. Ils ont bien été reçus début avril au rectorat mais sans suite. Ces futurs professeurs exercent un mi-temps devant une classe et sont le reste de la semaine en formation. Ils demandent que celle-ci soit plus concrète et donc plus à même de répondre aux problèmes qu’ils se posent devant leurs classes. Le rectorat ajoute en outre une surcharge de travail universitaire et exerce un chantage à la titularisation en imposant un contrôle très sévère des présences. Ces stagiaires ne demandent pourtant qu’à se former et si la formation était de qualité, aucune attestation de présence ne serait nécessaire !

Ils se réunissent régulièrement en AG, et décident la grève pour les jours où ils sont en formation : des journées à chaque fois bien suivies. Et ils se sont déjà donné rendez-vous pour participer à la manifestation du 1er mai. Leur mouvement s'étend à d'autres ESPE, comme celle de Dijon où les stagiaires se sont aussi réunis pour exiger de meilleures conditions de formation. C’est par leur mobilisation qu’ils obtiendront satisfaction : une leçon concrète et… formatrice.

En Région Auvergne-Rhône-Alpes, comme dans le reste du pays, il n'y a plus de vaccins dans les pharmacies en ville contre les maladies du foie que sont l'hépatite A ou l'hépatite B. La pénurie, amorcée dès 2015 contre l'hépatite A, s'étend aussi à l'hépatite B. Et pour les deux vaccins, elle est annoncée devoir durer sans doute jusqu'à la fin de l'année 2017.

Les deux grands laboratoires, les multinationales GSK et MSD, qui fabriquent ces vaccins, viennent d'être priés par l'agence ministérielle ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé) de bien vouloir réserver les vaccins qu'ils auraient en stock aux hôpitaux, cliniques et centres de vaccination.

Ainsi, désormais, il n'est plus possible de vacciner autant qu'il est nécessaire. Seuls les patients définis comme prioritaires par l'administration peuvent espérer, au moins partiellement et avec un délai d'attente d'au moins un mois, pouvoir être vaccinés contre ces graves maladies du foie.

Cette situation de pénurie est scandaleuse. Dans cette société, la santé est menacée par des groupes pharmaceutiques dont le moteur n'est pas le besoin et la nécessité, mais le seul profit.

Depuis le jeudi 6 avril, la quasi-totalité des ouvriers de Castmétal sont en grève contre le plan de 55 suppressions d'emplois, soit un quart de l’effectif de l'usine. Castmétal appartient au groupe Safe, leader mondial de son secteur, au chiffre d'affaires de 300 millions d'euros. C'est dire si le groupe a largement les moyens de maintenir tous les emplois à Feurs.

Et au-delà des suppressions d'emplois, dramatiques dans une région déjà ravagée par le chômage, c'est aussi l'attitude de la direction qui a révolté les travailleurs : ces suppressions d'emplois seraient non négociables, et les indemnités de licenciement au minimum légal, c'est-à-dire une misère.

Les salariés en grève sont déterminés à tenir le temps qu'il faut. Après des années passées à être exploités dans des conditions indignes – conditions qui ont provoqué déjà des accidents parfois mortels – ils refusent d'être jetés à la rue par des patrons avides de profits.

     « Nous pouvons tirer un excellent bilan de ce quinquennat ». Voilà comment Pierre Lahutte, directeur d'Iveco, a salué Hollande en visite dans l'usine d'Annonay. En effet, avec les cars Macron et le CICE, Iveco a été bien servi. Rien qu'au titre du CICE, l'usine a perçu 2,5 millions d'euros par an. Alors quand Lahutte s'est vanté de ses efforts d'embauches, il a omis de dire que l'argent public les avait en grande partie payées, et qu'Iveco n'avait pas eu beaucoup à débourser pour les 499 embauches depuis 2012. Car les 2,5 millions du CICE correspondent à une centaines d'emplois par an.

     Hollande s'est répandu en louanges sur cette usine compétitive, qui préfigurerait à ses yeux l'usine du futur. Mais pour les ouvriers, cette compétitivité c'est le quasi blocage des salaires, des cadences toujours plus grandes, et le maintien dans la précarité pour plus de 200 intérimaires. Si pour Hollande et Lahutte, l'usine est innovante, pour les travailleurs, l'exploitation n'a rien de moderne.